Techniques

Plusieurs techniques chirurgicales sont aujourd'hui utilisées. Certaines d'entre elles sont en cours d'évaluation.

Le choix de la technique par le chirurgien dépend d'un certain nombre de critères :

  • le type de cancer et son stade,
  • l'emplacement de la tumeur,
  • la taille de la tumeur,
  • le but de la chirurgie,
  • l'état général de santé du patient et son souhait.

Selon la technique retenue par le chirurgien, la  voie d'abord, c'est-à-dire le chemin utilisé pour accéder à l'organe ou à la zone à opérer, sera différent.

Pour une même technique chirurgicale, les voies d'abord peuvent varier. L'incision peut par exemple être transversale ou verticale.

Les techniques chirurgicales les plus fréquemment utilisées sont les suivantes :

La chirurgie conventionnelle

Elle procède par une incision qui peut atteindre plusieurs dizaines de centimètres. On parle de laparotomie pour une ouverture de l'abdomen, de thoracotomie pour une ouverture du thorax.

La chirurgie dite « mini-invasive »

Elle utilise de petites ouvertures ainsi qu'un endoscope, instrument fin muni d'une caméra, qui permet de visualiser l'intérieur du corps sur un écran.

L'endoscope est introduit dans le corps par les voies naturelles (bouche ou anus pour le tube digestif par exemple) ou par de petites incisions d'environ 1 cm.

Des instruments chirurgicaux adaptés sont passés à l'intérieur de tubes pour atteindre la zone à opérer via les petites incisions.

Selon la zone du corps concernée, l'endoscopie prend des noms différents.

La laparoscopie, également appelée cœlioscopie, concerne la cavité abdominale et permet de visualiser et d'opérer des organes de l'appareil digestif, gynécologique et urologique.

La thoracoscopie permet la visualisation et l'intervention au niveau du thorax.

Les méthodes dites mini-invasives ont fait l'objet d'évaluations et certaines sont encore en cours de développement.

Le but est bien sûr de s'assurer qu'elles permettent une qualité d'intervention égale aux techniques conventionnelles validées.

La cryochirurgie

Cette technique permet la destruction des tissus tumoraux  grâce à l'application d'une sonde (appelée cryosonde) qui délivre un froid intense sur une zone précise.

La cryochirurgie agit par congélation. Elle fonctionne avec de la neige carbonique ou de l'azote liquide.

Les cellules saines comme les cellules cancéreuses sont sensibles au froid. Dès -40°C, de la glace se forme dans les cellules.

Ce phénomène entraîne entre autre le gonflement et la rétractation de la cellule qui finit par éclater.

De plus, sous l'effet du froid, le sang contenu dans les vaisseaux sanguins qui irriguent la tumeur coagule. Les cellules tumorales sont donc également privées de sang.

En pratique, cette intervention est réalisée sous anesthésie générale. La cryosonde ressemble à un tube dont l'extrémité est équipée d'un dispositif qui permet de délivrer le froid. Elle est insérée dans un endoscope.

Le médecin s'aide de l'imagerie médicale pour réaliser l'intervention. Il peut utiliser l'échographie, le scanner ou l'IRM.

Actuellement, la cryothérapie est utilisée pour traiter de petites tumeurs de la peau, du foie, de l'utérus ainsi que le rétinoblastome.

La cryochirurgie est en cours d'évaluation pour les tumeurs osseuses, du cerveau, des reins, des poumons.

Elle est également utilisée pour traiter des états précancéreux (par exemple des lésions cutanées, des dysplasies au niveau du col de l'utérus).

La radiofréquence

Cette modalité de traitement détruit les tissus grâce à la chaleur produite par des micro-ondes générées par une électrode.

Les températures atteintes sont de l'ordre de 70 à 90°C. Le courant qui est délivré dans les tissus engendre une agitation ionique qui crée un phénomène de friction entre les particules des cellules et donc un échauffement tissulaire.

La radiofréquence sert à traiter des tumeurs de petites tailles (moins de 3 cm). Les médecins y ont recours pour traiter certains cancers bronchiques inopérables, certaines tumeurs du foie et des reins ainsi que pour venir à bout de douleurs osseuses liées à la présence de métastases.

Elle est actuellement à l'étude pour les cancers du sein.

La radiofréquence est effectuée sous contrôle d'imagerie médicale. Pour les tumeurs du rein et du foie, on utilise l'échographie. Pour les tumeurs du poumon et les lésions osseuses, le scanner est la technique de référence.

En pratique, cette opération se passe sous anesthésie générale. Elle nécessite une hospitalisation d'environ trois jours.

L'instrument utilisé se présente comme une aiguille constituée de deux parties. La première est un introducteur qui permet de guider l'outil jusqu'à la zone à traiter.

L'accès se fait par voie percutanée c'est-à-dire à travers la peau.

La deuxième est une électrode qui a la forme d'un plumeau et qui est déployée par le médecin grâce à une pression du doigt. Cette électrode prend alors la forme d'un parapluie qui englobe la zone tumorale à traiter.

La chirurgie au laser

Cette forme de chirurgie mini-invasive détruit les cellules cancéreuses par réaction photo-chimique induite par l'action d'une lumière de haute énergie délivrée par un laser.

La chirurgie au laser est utilisée pour traiter des états précancéreux de la peau, certains types de cancers de la peau (basocellulaires).

Elle peut être prescrite en complément d'autres traitements pour soulager les symptômes ou désobstruer les voies aériennes chez des patients atteints de cancers bronchiques avancés .

Cette technique est également employée pour certains cancers du larynx, de l'œsophage et du rectum.

L'intervention se déroule généralement sous anesthésie locale et ne dure que quelques minutes.

La radiochirurgie stéréotaxique

C'est un traitement neurochirurgical qui nécessite la collaboration du radiothérapeute et du chirurgien et qui permet des opérations sans avoir à ouvrir le crâne.

Cette technique de radiothérapie est actuellement utilisée pour traiter des lésions bénignes ou malignes situées dans le cerveau ou au niveau des vertèbres.

La tumeur ne doit pas dépasser trois centimètres.

La radiochirurgie stéréotaxique peut être utilisée en traitement unique, en complément d'autres traitements ou encore en alternative à la chirurgie (par exemple lorsque la tumeur est inaccessible ou que le patient n'est pas en état de supporter une intervention chirurgicale).

Le repérage de la zone à atteindre se fait grâce à la combinaison d'examens d'imagerie : le scanner, l'IRM et selon le type de lésion l'angiographie.

L'intervention se fait en une séance unique, sous anesthésie locale et nécessite la pose d'un  cadre (armature en métal) dit de stéréotaxie sur la tête du patient.

Ce cadre est lui-même fixé à la table de traitement afin de maintenir la tête du patient pour faire concorder de façon exacte la lésion et le volume d'irradiation délivré par la machine.

Le patient est allongé et la séance dure d'une demi-heure à une heure. Cette technique permet de concentrer de hautes doses d'énergie sur de tous petits volumes, en épargnant les tissus sains avoisinants.

Elle permet également d'atteindre des tumeurs profondes qui n'auraient pas pu l'être par d'autres approches.

On pratique aussi des radiothérapies extracrâniennes en condition stéréotaxique pour traiter certains cancers du poumon et endocriniens.

La chirurgie assistée par ordinateur

Il s'agit d'une technique en phase d'évaluation. Elle recourt à un robot, à des instruments chirurgicaux utilisés en endoscopie et à un écran sur lequel sont diffusées les images de l'intervention.

Elle peut être réalisée dans le cadre d'une chirurgie thoracoscopique ou laparoscopique.

Le chirurgien commande le robot qui effectue les gestes sur le patient opéré. Le robot permet de produire des gestes très précis.